L’Observatoire de la formation mène une enquête, tous les trois à quatre ans, visant à recenser les organismes de formation continue légalement établis au Luxembourg ainsi que les caractéristiques de leur offre de formation. Pour cette cinquième édition de
Le marché luxembourgeois de la formation continue s’est construit et organisé au cours des vingt-cinq dernières années, stimulé par le dispositif d’aide de l'État à la formation en entreprise. Pour 2021, les entreprises bénéficiaires de ce dispositif ont investi de l’ordre de 66 millions d’euros dans les formations proposées par les organismes de formation continue1. L’offre de formation s’est adaptée pour répondre aux exigences croissantes des différents publics aussi bien qu’à différents chocs exogènes. Pour exemple, la pandémie de Covid-19 a certainement contribué à l’essor de la formation à distance et précipité la digitalisation de la formation. Quant à l’avenir, les dirigeants des organismes de formation l’abordent avec prudence.
1Pratiques de formation | INFPC | Octobre 2024.
Un marché de la formation concentré et atomiséEn 2024, les organismes privés représentent 81% des organismes de formation actifs sur le marché luxembourgeois. Les organismes institutionnels/sectoriels comptent pour 6% des organismes de formation et les asbl pour 13%. Les organismes institutionnels/sectoriels, bien qu’en petit nombre, regroupent 44% des personnes formées, contre 45% pour les nombreux organismes privés. Les organismes privés ont, en moyenne, 9,8 années d’expérience dans le domaine de la formation. Les très petites structures sont dominantes : huit organismes privés sur dix comptent moins de cinq salariés, dont un peu plus de la moitié sont des structures sans aucun salarié. La formation est l’activité unique ou principale pour 52% des organismes privés. 53% des organismes privés sont partenaires de formation pour un ou plusieurs autres organismes de formation. Ils sont 63% à exercer sur le seul territoire luxembourgeois.
Une offre de formation à l’image de l’économie de services90% des organismes de formation élaborent des programmes de formation sur mesure. Ils sont 60% à offrir des formations dans deux domaines au plus. Les domaines "Développement personnel et professionnel" et "Gestion d’entreprise, Ressources humaines" sont privilégiés. Dans le domaine des "Langues", couvert par 13% des organismes de formation, la demande se focalise sur l’apprentissage du luxembourgeois suivi par celui du français, et celui de l’anglais. Dans les autres domaines que celui des "Langues", c’est le français qui est principalement utilisé pour dispenser les formations. Les organismes de formation forment principalement des dirigeants, des cadres et des salariés du secteur privé ainsi que des particuliers qui financent eux-mêmes leurs formations. La demande est la plus forte dans les secteurs "Activités financières et d’assurance" et "Industrie". Les formations courtes constituent la base. La formation à distance se démocratise: 67% des organismes de formation offrent des formations à distance. Le mode hybridé est privilégié à la formation 100% en distanciel. Lorsque cette dernière est proposée, le mode tutoré est préféré à l’autoformation.
Une attention pour la qualitéDans l’ensemble, les organismes de formation disposent d’une bonne capacité à documenter les informations caractérisant leurs formations, à gérer leurs ressources dont les formateurs qu’ils mobilisent et à gérer les apprenants qu’ils forment. Ce sont autant de témoins de leur attention pour la qualité.Ils sont 53% à considérer la certification des formateurs comme déterminante. Ils sont enfin quatre sur dix à déclarer détenir une norme, une certification, un label et/ou une charte pour la gestion de leur organisation, de leurs formateurs ou de leurs formations.
La transition digitale est une réalité pour les organismes de formation77% des organismes de formation sont engagés dans le processus de transformation digitale de leur offre de formation. Pour la réussir, six sur dix s’appuient sur un plan de conduite du changement ou prévoient de le faire. La boîte à outils dont ils se servent d’ores et déjà comporte des outils facilitant la création de contenus, la création de supports de formation, ainsi que des outils facilitant l'animation et l’interaction avec les apprenants. L’intelligence artificielle occupera certainement une bonne place parmi ces outils dans un futur proche: 51% de l’ensemble des organismes formation déclarent déjà l’utiliser, dont 6% à un niveau avancé. Pour les organismes de formation, la flexibilité et la facilité d’accès à la formation, auxquels s’ajoute le gain de temps constituent les principaux atouts de la digitalisation de la formation pour leurs clients. À l’inverse, la déshumanisation de l’apprentissage, la faible valeur ajoutée par rapport à la formation traditionnelle 100% en présentiel et le manque de culture numérique freinent son développement.
La prudence des dirigeants des organismes de formation face à l’avenir est de rigueurÀ la suite de la première période de confinement liée à la pandémie de Covid-19, les dirigeants des organismes de formation étaient 43% à parier sur la hausse de leur chiffre d’affaires à moyen terme (trois ans), soit sept points de moins qu’avant le confinement. Sept sur dix estimaient qu’un à deux ans seraient nécessaires avant de retrouver un niveau d’activité comparable à celui d’avant la pandémie. Quatre ans après, en 2024, la confiance en l’avenir n’est toujours pas rétablie. Les dirigeants des organismes de formation restent très prudents. Seuls 44% d’entre eux misent sur la hausse de leur chiffre d’affaires à moyen terme. C’est un point de plus qu’à la suite de la première période de confinement, mais toujours loin des 50% d’avant cette période.
Plus d’informations: publications "Offre de formation continue - chiffres clés" et "Offre de formation continue" consultables sur www.lifelong-learning.lu/observatoire-de-la-formation/l-offre-de-formation/fr.
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